Fiche pratique
Vérifié le 04/05/2023 – Direction de l’information légale et administrative (Première ministre)
La transformation de l’entreprise individuelle (EI) en société peut être motivée par différents objectifs. Cette mise en société peut prendre la forme d’un apport ou d’une cession de l’entreprise individuelle à la société nouvellement créée.
La transformation de l’entreprise inviduelle (EI) en société peut être justifiée par des motivations de nature économique, juridique, fiscale ou sociale.
L’entrepreneur doit mesurer, avec un professionnel (avocat, expert-comptable), les avantages et les inconvénients que le passage en société présente pour son projet compte tenu de sa situation personnelle (contraintes économiques, situation familiale, patrimoine, objectifs et conséquences fiscales et sociales).
Pour développer son entreprise individuelle, le chef d’entreprise doit augmenter son investissement financier personnel ou faire appel au crédit bancaire. Ce fonctionnement constitue une solution adaptée lorsque les capitaux à injecter dans le projet sont minimes et peuvent être apportés par l’entrepreneur. En revanche, cela peut représenter un frein au développement des projets de plus grande envergure, nécessitant des volumes de financements importants.
Le passage en société permet à l’entrepreneur d’accueillir d’autres associés ou actionnaires. Il peut ainsi poursuivre le développement de l’entreprise plus facilement grâce à l’entrée de nouveaux fonds et/ou de nouvelles compétences. Ce cadre favorise également les rapprochements entre les entreprises par la création de filiales communes ou de prises de participation.
De plus, dans l’entreprise individuelle, le chef d’entreprise doit financer le développement sans pouvoir rémunérer ses avances de fonds. Au contraire, dans les sociétés, les avances consenties par un associé peuvent bénéficier du régime fiscal des intérêts des comptes courants d’associés. Les intérêts versés aux associés sont, sous certaines conditions, déductibles des bénéfices de la société.
Depuis le 15 mai 2022, les patrimoines personnel et professionnel de l’entrepreneur individuel sont séparés. Le chef d’entreprise n’est plus entièrement responsable des dettes de son entreprise individuelle sur tous ses biens personnels. Désormais, ses biens personnels sont protégés de toutes actions par les créanciers professionnels.
Néanmoins, l’entrepreneur individuel peut renoncer à cette protection à la demande de l’un de ses créanciers. Par exemple, une banque peut lui demander de renoncer à cette protection avant de lui accorder un prêt.
En comparaison, la société bénéficie de la personnalité morale et est dotée d’un patrimoine propre. Elle crée un cloisonnement entre les biens de l’entrepreneur et ceux de l’entreprise. Le risque encouru par les associés, sauf sociétés de personnes (SNC, SCS, sociétés civiles…), se limite au montant des apports que chacun a effectués lors de la constitution de la société.
Le choix d’exercer sous forme de société peut donc s’avérer plus avantageux à ce niveau.
Les bénéfices d’une entreprise individuelle s’ajoutent aux autres revenus réalisés par le chef d’entreprise (placements financiers, plus-values immobilières, pensions, etc.) et sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Ces bénéfices obéissent à la progressivité du barème de l’impôt, faisant obstacle à l’autofinancement de l’entreprise individuelle.
De plus, l’entrepreneur individuel ne peut pas déduire d’éventuelles rémunérations de son bénéfice imposable. C’est notamment le cas des sommes qu’il se verse par l’intermédiaire de son entreprise.
Le passage en société peut permettre à l’entrepreneur individuel de distinguer son imposition personnelle et l’imposition de l’entreprise en choisissant l’impôt sur les sociétés (IS)
À noter
Sans basculer en société, l’entrepreneur individuel peut opter pour l’assimilation à l’EURL sur le plan fiscal et être ainsi soumis à l’impôt sur les sociétés (IS).
L’entrepreneur individuel est un travailleur non salarié (TNS). Il est rattaché à la sécurité sociale des indépendants (SSI) faisant partie intégrante du régime général de la Sécurité sociale.
À noter
Le gérant majoritaire de SARL et le gérant associé unique d’EURL sont également rattachés à la sécurité sociale des indépendants (SSI).
Au contraire, le dirigeant de société par actions (SAS, SA, SCA…) et le gérant minoritaire de SARL sont assimilés-salariés et cotisent au régime général de la Sécurité sociale. Leur protection sociale est quasi-identique à celle d’un salarié (assurance-chômage exceptée).
Le dirigeant assimilé-salarié supporte un taux de cotisations sociales plus élevé que le travailleur non-salarié (TNS) mais profite en contrepartie d’une meilleure prévoyance et d’une retraite complémentaire plus importante. Précisons que l’écart entre les 2 statuts (notamment le poids des cotisations sociales) se creuse à mesure que la rémunération du dirigeant augmente.
Attention :
Malgré son statut d’assimilé-salarié, le dirigeant ne peut pas bénéficier d’allocations chômage en cas de perte de ses fonctions de mandataire social (sauf cas de cumul avec un contrat de travail…).
En cas de décès de l’exploitant, l’entreprise individuelle revient en indivision aux héritiers qui doivent à l’unanimité donner mandat à l’un d’entre eux pour gérer l’affaire familiale. Dans cette attente, l’entreprise familiale risque d’être paralysée.
Le passage de l’EI en société peut permettre de prévenir les conséquences de cette indivision. En effet, les héritiers ne devront plus se partager le patrimoine de l’entreprise mais les droits sociaux détenus par le chef d’entreprise.
Par ailleurs, la transmission d’une société du vivant du chef d’entreprise, est également facilitée. Le chef d’entreprise a la possibilité de céder ses droits sociaux de manière progressive, et les droits d’enregistrement à régler sont limités (0,1 % du prix de cession dans les SAS/SASU, SA, SCA…).
Pour transformer son entreprise individuelle (EI) en société, l’entrepreneur a le choix entre 2 mécanismes distincts :
À noter
Qu’il s’agisse d’une mise en société par apport ou par cession, il est conseillé d’être accompagné par un professionnel (avocat, expert-comptable).
Le passage de l’entreprise individuelle (EI) en société s’accompagne du choix de la forme juridique. L’entrepreneur doit prendre en compte plusieurs critères.
Forme juridique | Régime fiscal | Régime social du dirigeant | Responsabilité financière des associés | Montant du capital social | Droits d’enregistrement en cas de cession |
EURL | Travailleur non salarié (TNS) | Limitée au montant de l’apport | Libre | 3 % du prix de cession après un abattement de 23 000 € | |
SARL (associé majoritaire) | Travailleur non salarié (TNS) | Limitée au montant de l’apport | Libre | 3 % du prix de cession après un abattement de 23 000 € | |
SARL (associé minoritaire ou égalitaire) | Assimilé salarié | Limitée au montant de l’apport | Libre | 3 % du prix de cession après un abattement de 23 000 € | |
SAS/SASU | Assimilé salarié | Limitée au montant de l’apport | Libre | 0,1 % du prix de cession | |
SA | Assimilé salarié | Limitée au montant de l’apport | 37 000 € minimum | 0,1 % du prix de cession | |
SNC | Travailleur non salarié (TNS) | Solidaire et indéfinie sur leurs biens personnels | Libre | 3 % du prix de cession après un abattement de 23 000 € |
À noter
Bpifrance vous aide à choisir la forme juridique adaptée à votre projet en 5 questions.
Transformer l’entreprise individuelle par apport en société
Étapes de vie
Transmission d’entreprise : cession de l’entreprise individuelle à un tiers
Étapes de vie
Impôt sur les sociétés (IS) : entreprises concernées et taux d’imposition
Fiscalité
Tout ce qu’il faut savoir sur la fiscalité d’une société par actions simplifiée (SAS)
Étapes de vie
Tout ce qu’il faut savoir sur la fiscalité d’une société à responsabilité limitée (SARL)
Étapes de vie
Étapes de vie
Entrepreneur individuel : séparation des patrimoines professionnel et personnel
Étapes de vie
Compte courant d’associé : fonctionnement et fiscalité
Fiscalité
Le service administratif est ouvert au public le lundi, mercredi et jeudi de 9h à 11h45.
L’accueil téléphonique est assuré du lundi au vendredi de 9h à 11h45 et de 14h à 16h.
Accueil ouvert le lundi, mercredi, jeudi, vendredi, de 08h45 à 11h45.
Ouvert le mardi, mercredi, vendredi de 9h30 à 12h30 et le samedi de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30. Fermeture le lundi et jeudi.